Mon Combat

ADOLF HITLER

 

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Lutte des premiers temps - L'importance de la parole 

 

La première grande réunion du 24 février 1920 dans la salle des fêtes du Hofbräuhaus (1) vibrait encore en nous. quand il fallut se mettre à préparer la seconde. Tandis que jusqu'alors il nous avait paru douteux que l'on pût organiser tous les mois ou tous les quinze jours une petite réunion dans une ville comme Munich, il fallait maintenant que tous les huit jours, c'est-à-dire une fois par semaine, une grande réunion populaire eût lieu. Je n'ai pas besoin de souligner qu'un seul et même souci nous tourmentait : les gens viendraient-ils et nous écouteraient-ils ? A vrai dire, j'avais quant à moi cette conviction inébranlable : une fois que les gens seraient là, ils resteraient et ils écouteraient nos discours.

En ces temps-là la salle des fêtes du Hofbräuhaus de Munich prit une importance presque sacramentelle pour nous, les nationaux-socialistes. Chaque semaine, une réunion, presque toujours dans cette même salle, et chaque fois la salle mieux remplie et les auditeurs plus fervents ! On parla de presque tout ce qui avait quelque importance pour la propagande ou ce qui était nécessaire au point de vue idéologique, en commençant par la question des « responsabilités de guerre », ce dont personne ne se souciait à cette époque, et des traités de paix. Que de choses le jeune mouvement a prédites alors, sans relâche, aux grandes masses, et comme presque tout s'est réalisé jusqu'à présent ! Aujourd'hui, il est plus facile de parler ou d'écrire sur ces

(1) Maison de la Brasserie de la Cour, nom d'une grande brasserie de Munich.

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choses. Mais alors on considérait qu'une grande réunion publique, à l'adresse non pas des bourgeois cossus, mais des prolétaires égarés, sur « Le Traité de Versailles », était une attaque contre la république et le symptôme d'une mentalité réactionnaire, voire monarchiste. Dès la première phrase contenant une critique du traité de Versailles, on vous jetait à la tête la réplique stéréotypée : « Et Brest-Litowsk ? Brest-Litowsk ! » Les masses hurlaient cela à perte de souffle ou jusqu'à l'enrouement, ou bien jusqu'à ce que le conférencier renonçât finalement à sa tentative de les persuader. On aurait voulu se casser la tête contre le mur par désespoir devant un pareil peuple ! Il ne voulait ni entendre, ni comprendre, que Versailles était une honte et un opprobre, ni même que ce Diktat signifiait une spolation inouïe de notre peuple. Le travail destructeur des marxistes et le poison de la propagande ennemie avaient privé ces gens de toute raison. Et on n'avait même pas le droit de s'en plaindre. La bourgeoisie, qu'a-t-elle fait pour arrêter cette dissolution terrible, pour s'y opposer, pour ouvrir la voie à la vérité en éclairant mieux et plus nettement la situation ? Rien, trois fois rien ! Je ne les ai vus alors nulle part, ces grands apôtres racistes d'aujourd'hui. Peut-être ont-ils parlé dans de petits cercles, dans des salons de thé, ou dans des milieux professant les mêmes opinions ; mais ils ne se trouvèrent pas là où ils auraient dû être, au milieu des loups ; là, ils ri osaient paraître, sauf dans les occasions où ils pouvaient hurler avec eux.

Il m'était clair alors que pour les premiers militants dont se composait au début notre mouvement, il fallait vider à fond la question des responsabilités de guerre, et de la vider dans le sens de la vérité historique. La condition préalable du succès de notre mouvement était qu'il apportât aux grandes masses la connaissance du traité de paix. A cette époque, où tous voyaient encore dans cette paix une victoire de la démocratie, on devait faire front contre cette idée, et nous graver pour toujours dans la cervelle des hommes comme les ennemis de ce traité, afin que, par la suite, quand . l'amère réalité aurait déchiré ces oripeaux mensongers et mis à nu leur essence de haine, le souvenir de notre attitude dans cette question nous amène la confiance des masses.

Dès cette époque, j'ai toujours insisté pour que, dans Ies grandes questions de principe, sur lesquelles toute l'opinion

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publique prenait une attitude erronée, nous nous élevions contre elle sans craindre l'impopularité ni la haine. Le parti ouvrier national-socialiste ne devait pas servir de gendarme à l'opinion publique, il devait la dominer Il ne doit pas être le valet, mais le maître des masses !

Il existe naturellement, surtout pour tout mouvement encore faible, une grande tentation dans les moments où un adversaire bien plus puissant a réussi, par son art séducteur, à suggérer au peuple une résolution insensée ou une fausse position : c'est la tentation de marcher et de crier avec les autres, surtout quand quelques arguments - encore qu'illusoires - amènent à conclure dans le même sens que le propre point de vue du jeune mouvement. La lâcheté humaine recherchera en ce cas de tels arguments avec d'autant plus de ferveur qu'elle trouve presque toujours quelque chose qui lui donne l'ombre d'un droit, à son « propre point de vue », à prendre part à un pareil crime. J'ai fait plusieurs expériences pareilles où le maximum d'énergie fut nécessaire pour empêcher le navire de notre mouvement de se lancer dans le courant général artificiellement provoqué, ou plutôt de se laisser entraîner par ce courant. La dernière fois que cela arriva, ce fut quand notre presse infernale, à laquelle l'existence du peuple allemand importe autant que Hécube (1), réussit à donner au problème du Tyrol du Sud une importance qui pouvait devenir fatale au peuple allemand. Sans se demander pour qui ils travaillaient de cette manière, nombre d'hommes, de partis, de ligues de la tendance qu'on appelle « nationale », se joignirent à la clameur générale, par lâcheté devant l'opinion publique façonnée par les Juifs, et contribuèrent stupidement à appuyer la lutte contre un système que nous, Allemands, nous devrions considérer, dans notre position actuelle, comme la seule éclaircie dans ce monde en décadence. Tandis que le Juif sans patrie et international nous serre à la gorge, lentement mais sûrement, nos soi-disant patriotes hurlent contre l'homme et le système qui ont osé, fût-ce sur un seul point du globe, se libérer de l'étreinte judéo-maçonnique, et opposer une résistance nationaliste à ce poison de l'idéologie internationale et universelle. Mais ce fut trop séduisant pour les caractères

(1) Epouse de Priam (Iliade).

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faibles d'amener simplement les voiles devant la tempête et de capituler devant les cris de l'opinion publique. Car il s'agit ici d'une capitulation. Les hommes, dans leur fausseté et leur vilenie intérieures, peuvent ne pas l'admettre, même dans leur for intérieur, maïs il reste vrai que, seules, leur lâcheté et leur peur d'une excitation populaire, provoquée par les Juifs, les poussèrent à marcher avec les autres. Tous les autres motifs ne sont que subterfuges pitoyables de petits pécheurs conscients de leurs fautes.

Il fallut alors renverser la vapeur avec une poigne de fer pour que le mouvement ne perdît pas sa direction. Toute tentative dans ce sens au moment où l'opinion publique, attisée, s'élançait comme une flamme, ne pouvait être populaire ; elle pouvait même être un danger mortel pour l'audacieux qui l'entreprenait. Mais, dans l'histoire, les hommes sont nombreux qui ont été lapidés dans de pareils moments pour des actions qui leur valurent ensuite la reconnaissance émue de la postérité.

C'est là-dessus que doit compter un mouvement, et non sur l'approbation éphémère du présent. Il peut arriver à ces moments-là que l'un ou l'autre ait peur en son for intérieur ; mais qu'il n'oublie jamais qu'après une telle heure, viendra aussi la libération et qu'un mouvement qui veut régénérer un monde doit servir l'avenir et non le présent.

On peut établir ici que les succès les plus grands et les plus durables dans l'histoire sont généralement ceux qui restent à leur début les moins compris, parce qu'ils se trouvent en opposition violente avec l'opinion publique courante, avec ses vues et ses désirs.

Nous avons pu nous en rendre compte dès notre première réunion publique. Nous n'avons vraiment, jamais, « flatté les passions des masses », nous nous sommes partout opposés à la folie populaire. Presque toujours, pendant ces années-là, je m'adressais à des hommes qui croyaient le contraire de ce que j'allais leur dire et qui voulaient le contraire de ce que je croyais nécessaire. La tâche était donc celle-ci : en deux heures, détruire les convictions de deux à trois mille hommes, saper, coup après coup, les fondements de leurs opinions, et les conduire enfin sur le terrain de notre conviction et de notre conception des choses.

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Dans un bref espace de temps, j'appris quelque chose d'essentiel : qu'il fallait tout d'abord arracher des mains de l'ennemi l'arme de sa riposte. On remarqua bientôt que nos adversaires, surtout leurs orateurs qui portaient la contradiction dans nos réunions, discouraient toujours suivant le même « répertoire », en élevant contre nos assertions des objections qui revenaient toujours, de sorte que la régularité de ce phénomène nous fit conclure qû il s'agissait d'une éducation uniforme et orientée vers le même but. En effet, tel était le cas. Nous pûmes mesurer, à cette occasion, à quel point la propagande de nos adversaires était remarquablement disciplinée, et c'est encore aujourd'hui un sujet d'orgueil pour moi d'avoir trouvé le moyen non seulement de neutraliser cette propagande> mais de battre ses auteurs avec leurs propres armes. Deux ans plus tard, j'étais passé maître dans cet art.

Il était essentiel de prévoir avant chaque discours la nature probable et la forme des objections qui lui seraient opposées dans la discussion et de les éplucher complètement à l'avance dans ce même discours. Il faut exposer, dès le début, les objections possibles, et prouver qu'elles sont peu fondées ; l'auditeur, qui est venu bourré d'objections qu'on lui avait inculquées, mais qui reste de bonne foi, se laisse gagner plus facilement en entendant réfuter les arguments qu'on a imprimés dans sa mémoire. Ce qu'on lui avait appris s'élimine de soi-même, et son attention est de plus en plus attirée par la conférence.

Ce fut pour cette cause qu'après ma première conférence sur « le traité de Versailles », que j'avais tenue en qualité « d'instructeur », déjà devant la troupe, je changeai son contenu, et je parlai dorénavant des « traités de paix de Brest-Litowsk et de Versailles ». Car, dans l'espace de temps le plus bref, je pus constater, au cours de la discussion, que les gens ne savaient en réalité rien du traité de Brest-Litowsk, mais qu'une adroite propagande de parti était parvenue à le représenter comme un des actes de violence les plus condamnables de l'histoire. Cette insistance à présenter aux grandes masses toujours ce même mensonge explique pourquoi des millions d'Allemands voyaient, dans le traité de Versailles, une juste expiation du crime que nous avions commis à Brest-Litowsk ; ils considéraient en conséquence que toute lutte contre le traité de Versailles

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était injuste, et elle provoquait en eux une indignation tout à fait sincère. Ce fut aussi une des causes qui permirent au mot de « réparation », terme aussi monstrueux qu'insolent, de prendre droit de cité en Allemagne. Cette formule hypocrite et mensongère parut à des millions de nos compatriotes égarés l'arrêt d'une justice supérieure. C'est là une chose épouvantable, mais tel fut le cas. La meilleure preuve en est le succès de la propagande contre le traité de Versailles, que je faisais précéder par des éclaircissements sur le traité de Brest-Litowsk. Je mettais les deux traités vis-à-vis l'un de l'autre, je les comparais point par point, je démontrais que l'un de ces traités paraissait d'une humanité sans bornes en comparaison de la cruauté inhumaine de l'autre, et le résultat fut frappant. Je parlai sur ce thème dans des réunions de deux mille hommes où, parfois, les regards de trois mille six cents yeux hostiles se concentraient sur moi. Et trois heures plus tard, j'avais devant moi une masse palpitante, pleine de l'indignation la plus sacrée et animée d'une fureur sans bornes. Encore une fois, un grand mensonge avait été arraché du cœur et du cerveau d'une masse comptant des milliers d'hommes, et une vérité était plantée à sa place.

Je considérai alors que ces deux conférences : « Les vraies causes de la guerre mondiale » et « Les traités de paix de Brest-Litowsk et de Versailles », étaient les plus essentielles, et je les répétai encore et toujours des douzaines de fois sous une forme sans cesse renouvelée, jusqu'à ce qu'une conception claire et uniforme s'établît, au moins sur ce point, entre les hommes parmi lesquels notre mouvement recruta ses premiers membres.

Ces réunions eurent aussi cet avantage pour moi-même : je m'adaptais lentement au rôle d'orateur pour grandes réunions populaires, j'acquis l'élan pathétique et j'appris les gestes que réclame une grande salle contenant des milliers d'hommes.

Je n'ai pas constaté, à cette époque, de la part des partis qui se flattent aujourd'hui d'avoir provoqué le revirement de l'opinion publique, aucun effort pour ouvrir au peuple les yeux dans cette direction, abstraction faite des petits cénacles déjà mentionnés. Quand un politicien soi-disant national faisait une conférence dans ce sens, c'était toujours dans un milieu qui partageait déjà ses convictions, et que

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ces arguments pouvaient, tout au plus, confirmer dans ses opinions. Mais ce n'était pas ce qui importait ; l'essentiel, c était uniquement de gagner, par l'instruction et la propagande, ceux qui appartenaient jusqu'à présent par leur éducation et leurs convictions au camp ennemi.

Pour ouvrir les yeux au peuple, nous nous sommes aussi servis de proclamations. Etant encore dans la troupe, j'avais composé une proclamation mettant en regard les traités de Brest-Litowsk et de Versailles ; elle eut un tirage considérable et connut une grande diffusion. Plus tard, je la fis réimprimer par le parti, et son action fut de nouveau très efficace. Les premières réunions furent caractérisées par le fait que toutes les tables étaient jonchées de proclamations, de journaux, de brochures, etc. Mais nous mettions l'essentiel de notre effort dans la parole.

En effet, cette dernière seule est capable de provoquer les révolutions véritablement grandes, et cela pour des causes psychologiques générales.

J'ai déjà exposé, dans le premier volume, que tous les grands événements qui retournent le monde entier, ont été provoqués par la parole et non par des écrits. Une discussion assez longue s'engagea à ce sujet dans une partie de la presse, et, naturellement, cette idée rencontra la plus forte opposition, surtout de la part de nos renards bourgeois. Mais la raison même de cette attitude confond les sceptiques. Les intellectuels bourgeois protestent contre cette opinion uniquement parce que la force, et le don d'influence sur les masses par la parole, leur font manifestement défaut, car ils se sont toujours adonnés à l'activité par la plume, en renonçant à l'action véritablement propagandiste de la parole. Une telle habitude entraîne inévitablement les qualités qui caractérisent aujourd'hui notre bourgeoisie, c'est-à-dire la perte de l'instinct psychologique nécessaire pour agir sur les masses et les influencer.

Tandis que l'orateur ne cesse de recevoir du sein de la masse même, au cours de sa conférence, les rectifications nécessaires, en mesurant par l'expression des auditeurs jusqu'à quel point ils peuvent suivre et comprendre son exposé, et si l'impression et l'action de ses paroles conduisent au but désiré, l'écrivain ne connaît point du tout ses lecteurs. En conséquence, il ne pourra pas s'orienter sur un auditoire vivant, sur une foule qui est précisément

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là, devant ses yeux ; il devra donner à son exposition un caractère plus général. Par là, il perd, jusqu'à un certain degré, en finesse psychologique et, par conséquent, en souplesse. Un orateur brillant pourra donc, en général, toujours mieux écrire qu'un écrivain brillant ne pourra parler, sauf le cas où il s'exerce longtemps dans cet art. Il faut y ajouter que l'homme en masse est généralement paresseux, qu'il reste enfoncé dans l'ornière de ses anciennes habitudes, et qu'il n'aime pas à prendre en mains les écrits qui ne correspondent pas à ce qu'il croit et qui ne lui apportent pas ce qu'il en attend. Un écrit d'une tendance quelconque a le plus de chances à être lu par ceux qui appartiennent déjà à cette même tendance. Une proclamation ou une affiche, seules, ont un peu plus de chances, parce qu'elles sont plus courtes, d'attirer l'attention momentanée d'un adversaire. L'image sous toutes ses formes, jusqu'au film, a encore plus de pouvoir sous ce rapport. Là, l'homme doit encore moins faire intervenir sa raison ; il lui suffit de regarder, et de lire, tout au plus, les textes les plus courts ; et bien nombreux sont ceux qui seront plutôt prêts à s'assimiler une démonstration par l'image qu'à lire un écrit plus ou moins long. L'image apporte à l'homme dans un temps beaucoup plus court, je voudrais presque dire d'un seul coup, la démonstration qu'il ne pourrait retirer d'un écrit que par une lecture fatigante.

Mais ce qui est l'essentiel, c'est qu'on ne sait jamais, à propos d'un écrit, dans quelles mains il va tomber ; et pourtant il doit garder toujours la même forme. Son action, en général, sera plus ou moins considérable dans la mesure où sa rédaction correspond au niveau intellectuel et aux particularités du milieu de ceux qui seront ses lecteurs. Un livre destiné aux grandes masses doit, dès l'abord, essayer d'agir par son style et son niveau, d'une autre façon qu'un ouvrage destiné à des couches intellectuelles supérieures.

Ce n est que par une telle adaptation que l'écrit peut se rapprocher de la parole. L'orateur peut, autant qu'il veut, traiter le même sujet que le livre ; s il est un grand orateur populaire, un orateur de génie, il ne traitera jamais le même plan et le même sujet deux fois de la même façon. Il se laissera toujours porter par la grande masse, de sorte qu'instinctivement il trouvera toujours les paroles

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nécessaires pour arriver droit au cœur de ses auditeurs actuels. S'il commet l'erreur la plus légère, il en trouvera la correction vivante devant lui. Comme je l'ai déjà dit, il peut lire sur les visages de ses auditeurs : primo, s'ils comprennent ce qu'il dit ; secundo, s'ils peuvent suivre son exposition générale ; tertio, jusqu'à quel point il les a convaincus qu'il a raison. S'il voit, primo qu'ils ne le comprennent pas, il s'expliquera d'une façon si primitive et si claire que le dernier de ses auditeurs le comprendra ; s'il sent - secundo - qu'ils ne peuvent pas le suivre, il va échelonner son exposition d'une façon si lente et progressive, que le plus faible d'entre eux ne restera pas en arrière ; et - tertio - s'il lui paraît qu'ils ne sont pas encore convaincus du bien-fondé de ses assertions, il les répétera encore et toujours, avec de nouveaux exemples à l'appui, il exposera lui-même les objections inexprimées qu'il pressent chez eux, et il les réfutera et les pourfendra jusqu'à ce que les derniers groupes d'opposants finissent par avouer, par leur attitude et l'expression de leurs visages, qu'ils ont capitulé devant son argumentation.

Il s agit là, bien souvent, de vaincre chez les hommes des préventions qui ne sont pas fondées sur la raison, mais qui sont pour la plupart inconscientes, et ancrées seulement dans le sentiment. Surmonter cette barrière d'antipathie instinctive, de haine passionnée, de prévention hostile, est mille fois plus difficile que de corriger une opinion scientifique défectueuse ou erronée. On peut éliminer les fausses conceptions et l'insuffisance du savoir en instruisant, mais on ne vaincra pas ainsi la résistance du sentiment. Seul, un appel à ces forces mystérieuses peut avoir de l'effet ; et ce n'est presque jamais l'écrivain, c'est presque uniquement l'orateur qui en est capable.

La preuve la plus éclatante de cette assertion, la voici : bien que la presse bourgeoise, souvent très habilement « faite », fût répandue dans notre peuple à je ne sais combien de millions d'exemplaires, cette presse n'a pas empêché la grande masse du peuple de devenir un ennemi implacable de ce monde bourgeois. Tout ce déluge de journaux, et tous les livres produits, année par année, par les intellectuels, glissent sur les millions d'hommes qui forment les couches inférieures du peuple, comme l'eau sur un cuir huileux. Cela ne peut s'expliquer que de deux manières : ou bien

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le contenu de toute cette production littéraire de notre monde bourgeois ne vaut rien, ou bien il est impossible d'atteindre jusqu'au cœur des masses par l'écrit seul. Ceci est évidemment d'autant plus vrai que la littérature en question fera montre de moins de psychologie, ce qui était ici le cas.

Surtout qu'on ne vienne pas nous répondre (comme l'a fait un journal nationaliste de Berlin) que le marxisme lui-même, par sa littérature, et surtout par l'influence de l'œuvre fondamentale de Karl Marx, prouve le contraire de cette assertion. Jamais argument plus superficiel n'a été fourni à l'appui d'une thèse fausse. Ce qui a donné au marxisme son influence étonnante sur les masses populaires, ce n'est aucunement le produit formel, exprimé par écrit, des efforts de la pensée juive, mais c'est au contraire la prodigieuse vague de propagande orale qui s est emparée, au cours des ans, des masses ouvrières. Sur cent mille ouvriers allemands, en moyenne, on n'en trouvera pas cent qui connaissent cette œuvre, qui est étudiée mille fois plus par les intellectuels et surtout par les Juifs que par les véritables adeptes de ce mouvement dans la foule des prolétaires.

En effet, cet ouvrage n'a jamais été écrit pour les grandes masses, mais exclusivement pour l'équipe dirigeante de la machine juive à conquérir le monde ; elle fut ensuite chauffée par un tout autre combustible : par la presse. Car voilà ce qui distingue la presse marxiste de notre presse bourgeoise : dans la presse marxiste écrivent des propagandistes, et la presse bourgeoise confie sa propagande à des écrivailleurs. L'obscur rédacteur socialiste, qui presque toujours n'entre à la rédaction qu'au sortir d'un meeting, connaît son monde comme nul autre. Mais le scribe bourgeois, qui sort de son cabinet de travail pour affronter la grande masse, se sent déjà malade à la seule odeur de cette masse, et n'est pas moins impuissant vis-à-vis d'elle quand il emploie le langage écrit.

Ce qui a gagné au marxisme des millions d'ouvriers, ce ne furent pas tant les écrits des Pères de l'Eglise marxiste, mais plutôt la propagande inlassable et vraiment prodigieuse des dizaines de milliers d'agitateurs infatigables, en commençant par le grand apôtre de la haine, jusqu'au petit fonctionnaire syndical, à l'homme de confiance et à l'orateur

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qui intervient dans les discussions, ce furent des centaines de milliers de réunions, où ces orateurs populaires, debout sur une table dans une salle de brasserie pleine de fumée, inculquaient comme à coups de marteaux leurs idées aux masses ; de cette façon, ils gagnèrent la connaissance parfaite de ce matériel humain, qui leur donna les moyens de choisir les armes appropriées pour prendre d'assaut la citadelle de l'opinion publique. Et puis ce furent ces démonstrations gigantesques, ces défilés de centaines de milliers d'hommes, qui inculquaient aux petites gens miséreux la fière conviction qu'étant de petits vers, ils étaient aussi les membres d'un grand dragon dont l'haleine brûlante devait incendier un jour ce monde bourgeois tant détesté, et que la dictature du prolétariat fêterait un beau jour sa victoire finale.

Cette propagande formait ensuite les hommes qui étaient prêts et préparés pour lire une presse socialiste ; mais c est aussi une presse qui est plutôt parlée qu'écrite. Car, tandis que, dans le camp de la bourgeoisie, les professeurs, les littérateurs, les théoriciens et les écrivailleurs de toute sorte essaient parfois de parler, chez les marxistes ce sont les orateurs qui essaient parfois d'écrire. Et justement le Juif, dont il s'agit surtout en cette occasion, par son adresse dialectique mensongère et sa souplesse, restera, même comme écrivain, plutôt un orateur propagandiste qu'un narrateur qui écrit.

Et voilà pourquoi le monde de la presse bourgeoise (faisant abstraction du fait qu'elle-même est en grande partie enjuivée et qu'elle n'a donc aucun intérêt à éduquer les grandes masses) ne peut exercer aucune influence sur l'opinion des couches les plus nombreuses de notre peuple. Jusqu'à quel point il est difficile de vaincre les préjugés, les états d'âme, les sensations, etc., et de les remplacer par d'autres, de combien d'influences et de conditions à peine prévisibles dépend le succès, l'orateur qui a les nerfs assez sensibles peut le mesurer au fait que même l'heure à laquelle la conférence a lieu peut avoir une influence décisive sur son résultat. La même conférence, le même orateur, le même sujet produisent une impression différente à 10 heures du matin, à 3 heures de l'après-midi, et le soir. Quand j'étais encore un débutant, je fixais quelquefois mes réunions dans la matinée, et je me rappelle surtout une manifestation

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que nous avions organisée dans la brasserie Kindlkeller à Munich pour protester contre « l'oppression de territoires allemands ». C'était, à l'époque, la plus grande salle à Munich, et le risque paraissait grand. Pour donner aux adhérents, et à tous ceux qui voudraient venir, autant de facilités que possible, j'organisai la réunion un dimanche, à 10 heures du matin. Le résultat fut déprimant, mais hautement instructif : la salle était pleine, ce qui faisait un effet prodigieux, mais l'auditoire resta froid comme la glace ; personne ne s'échauffa, et moi-même, comme orateur, je me sentais profondément malheureux de ne pouvoir établir aucun lien, pas le moindre contact, avec mes auditeurs. Je crois n'avoir pas parlé plus mal que d'habitude ; mais l'effet parut égal à zéro. Je quittai la réunion fort mécontent, mais plus riche d'une expérience. Les essais du même genre que je fis plus tard, aboutirent tous au même résultat.

On ne doit pas s'en étonner. Allez à une représentation théâtrale, et regardez une pièce à 3 heures et la même pièce, avec les mêmes acteurs, à 8 heures du soir, vous serez surpris par la différence de l'effet et de l'impression. Un homme aux sensations fines, et capable de se rendre compte de ses états d'âme, pourra établir aussitôt que la représentation de l'après-midi produit moins d'impression que le spectacle du soir. C'est le même cas pour le cinéma, ce qui est bien plus probant, parce qu'au théâtre on aurait pu dire que l'acteur ne se donne peut-être pas tant de peine l'après-midi que le soir, mais le film n'est pas autre dans l'après-midi qu'à 9 heures du soir. Non, l'heure exerce une influence certaine, aussi bien que le lieu. Il y a des locaux qui laissent froids, pour des causes qu'on ne perçoit que difficilement, mais qui opposent une résistance acharnée à toute tentative de créer une atmosphère. Les souvenirs et les images traditionnelles qui existent dans l'homme peuvent aussi exercer une influence décisive. Une représentation du Parsifal à Bayreuth produira toujours un tout autre effet qu'à n'importe quel autre lieu du monde. Le charme mystérieux de la maison sur la colline du festival, dans la vieille ville des margraves, ne peut être remplacé, ni même atteint, nulle part ailleurs.

Dans tous ces cas, il s'agit de l'afFaiblissement du libre arbitre de l'homme. C'est surtout le cas pour les réunions

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où viennent des hommes à préjugés contraires, et qu'il s'agit de convertir. Le matin et encore pendant la journée, les forces de la volonté des hommes s'opposent avec la plus grande énergie aux tentatives de leur suggérer une volonté étrangère, une opinion étrangère. Mais le soir, ils succombent plus facilement à la force dominatrice d'une volonté plus puissante. Car, en réalité, chaque réunion .de ce genre est une lutte entre deux forces opposées. Le puissant talent oratoire d'une nature dominatrice d'apôtre réussira plus facilement à insuffler un nouveau vouloir à des hommes qui ont déjà subi, d'une façon naturelle, une diminution de leur pouvoir de résistance, plutôt que s'ils étaient encore en pleine possession de tous les ressorts de leur esprit et de leur volonté.

Le même but est atteint par la pénombre artificielle et pourtant mystérieuse des églises catholiques, par les cierges allumés, l'encens, les encensoirs, etc.

Dans cette lutte de l'orateur avec les adversaires qu'il veut convertir, il acquiert peu à peu une compréhension merveilleuse des conditions psychologiques de la propagande, ce qui fait presque complètement défaut à l'écrivain. Pour cette cause, les écrits, avec leur effet limité, ne serviront, en général, qu'à conserver, raffermir et approfondir les conceptions et les opinions déjà existantes. Aucune des grandes révolutions historiques n'a été causée par la parole écrite qui ne fit que les accompagner.

Qu'on ne pense pas que la révolution française serait jamais sortie des théories philosophiques, si elle n'avait pas trouvé une armée d'agitateurs, dirigée par des démagogues de grand style, qui excitèrent les passions du peuple qui souffrait, jusqu'à ce qu'eût lieu la terrible éruption volcanique qui figea de terreur toute l'Europe. De même, la plus grande convulsion révolutionnaire des temps nouveaux, la révolution bolchéviste en Russie fut provoquée non pas par les écrits de Lénine, mais par l'activité oratoire haineuse d'innombrables apôtres - petits et grands - de la propagande parlée.

Ce peuple qui ne savait pas lire, vraiment, ne put pas se passionner pour la révolution communiste en lisant Karl Marx, mais il la fit, parce que des milliers d'agitateurs - tous, il est vrai, au service d'une même idée - lui promirent toutes les splendeurs du ciel.

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Cela fut toujours ainsi, et cela restera ainsi, toujours. Nos intellectuels allemands, avec leur manque complet

de sens pratique, croient qu'un écrivain doit avoir nécessairement plus d'esprit qu'un orateur. Cette opinion est illustrée de façon exquise par un article du journal nationaliste déjà mentionné, qui déclarait qu'on était souvent déçu en lisant le discours d'un orateur de grand renom. Cela me rappelle une autre critique qui me tomba sous la main pendant la guerre ; elle examinait à la loupe les discours de Lloyd George (alors simple ministre des munitions) pour arriver à la conclusion spirituelle que ces discours étaient de deuxième ordre au point de vue moral et scientifique, et qu'il s'agissait de productions banales et triviales. Je tins plus tard dans mes mains quelques-uns de ces discours sous forme de brochure et je ne pus m'empêcher de rire aux éclats à voir comment notre chevalier de la plume allemand était resté incompréhensif devant ces chefs-d'œuvre de psychologie et cet art de manier l'âme des foules. Cet homme jugeait ces discours exclusivement au point de vue de l'impression qu'ils produisaient sur son propre esprit blasé, tandis que le grand démagogue anglais les avait composés dans le seul but d'exercer sur la masse de ses auditeurs et, dans un sens plus large, sur tout le bas peuple anglais, une influence maximum. De ce point de vue, les discours de cet Anglais étaient un chef-d'œuvre prodigieux, car ils portaient témoignage d'une connaissance étonnante de l'âme des couches profondes de la population. Aussi leur effet fut-il immense.

Qu'on leur compare le balbutiement impuissant d'un Bethmann-Hollweg ! En apparence, ses discours étaient, certes, plus spirituels, mais, en réalité, ils ne montraient que l'incapacité de cet homme à parler à son peuple qu'il ne connaissait point. Néanmoins, en sa cervelle de moineau, un écrivassier allemand - infiniment instruit, comme de juste - en vint à mesurer l'esprit du ministre anglais par l'effet que ses discours, calculés pour une action sur les masses, produisaient sur son âme desséchée par l'excès de savoir et à le comparer avec l'esprit d'un homme d'Etat allemand, dont le bavardage spirituel trouvait chez lui un terrain plus propice. Que Lloyd George fut par son génie, non seulement égal, mais mille fois supérieur à Bethmann-Hollweg, il le prouva en donnant à ses discours la forme

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et l'expression qui lui ouvrirent le cœur de son peuple et qui firent que ce peuple obéit sans réserve à sa volonté. Ce sont précisément la langue primitive et la forme élémentaire de ses expressions, l'emploi d'exemples simples et faciles à comprendre, qui prouvent le grand talent de cet Anglais. Car il faut mesurer le discours d'an nomme d'Etat à son peuple non d'après l'impression qu'il produit sur un professeur d'université, mais par son action sur le peuple lui-même. Et c'est cela seulement qui donne la mesure du génie d'un orateur.

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Le développement étonnant de notre mouvement, qui surgit il y a peu d'années du néant, et qui est aujourd'hui jugé digne des persécutions de tous les ennemis intérieurs et extérieurs de notre peuple, tient à ce que nous avions compris cette idée et que nous l'avons mise en pratique.

Si essentielle que soit pour un mouvement la littérature de parti, son but sera toujours plutôt d'achever et d'uniformiser l'éducation des chefs supérieurs ou inférieurs que de permettre la conquête des masses de mentalité hostile. Un social-démocrate convaincu ou un communiste fanatique ne s'abaisseront que dans les cas les plus rares à acheter une brochure, et bien moins encore un livre national-socialiste, et à le lire pour jeter un coup d'œil sur notre philosophie ou pour étudier notre critique de la sienne. Ils ne liront même que bien rarement un journal qui ne porte pas d'avance l'estampille de leur parti. Ceci, du reste, ne serait que d'une utilité bien restreinte, car le sommaire d'un seul numéro de journal est trop fragmentaire et trop dispersé dans son action pour qu'on puisse attendre de lui une influence quelconque sur le lecteur occasionnel. Et l'on ne doit pas présumer, surtout quand il s'agit de pfennigs, que quelqu'un va s'abonner régulièrement à un journal ennemi par pur désir d'information objective. C'est à peine si un seul le fera sur dix mille. Seul, celui qui est déjà gagné au mouvement lira l'organe du parti, relatif à l'information courante sur son mouvement.

La proclamation « parlée » est, certes, tout autre chose ! Celle-ci, chacun sera prêt à l'accepter, surtout s'il la reçoit gratuitement ; et il le fera d'autant plus volontiers si son titre énonce de manière saisissante un sujet qui est à ce

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moment dans toutes les bouches. En la parcourant avec plus ou moins d'attention, il arrive qu'on se sente attiré par cette proclamation vers de nouveaux points de vue et vers de nouvelles opinions, ou même que 1 on s'intéresse à ce nouveau mouvement. Mais, dans le cas le plus favorable, cela ne peut donner qu'une légère impulsion, jamais provoquer une décision définitive. Car la proclamation ne peut, elle non plus, que stimuler à quelque chose ou désigner quelque chose, et son action ne se fera sentir qu'en rapport avec une éducation et une instruction correspondantes chez le lecteur, dont l'opinion est déjà faite. Et le moyen d'agir reste encore et toujours la grande réunion populaire.

La grande réunion populaire est déjà nécessaire à cause de ceci : en elle; l'homme qui se sentait isolé au début dans sa qualité de partisan futur d'un jeune mouvement, et qui cède facilement à la peur d'être seul, reçoit pour la première fois l'image d'une plus large communauté, ce qui produit sur la plupart des hommes l'effet d'un encouragement et d'un réconfort. Ce même homme aurait marché à l'attaque dans le cadre de sa compagnie ou de son bataillon, entouré de tous ses camarades, le cœur plus léger qu'il ne l'eût fait abandonné à ses propres forces. Entouré des autres, il se sent toujours un peu plus en sûreté, même si, en réalité, mille raisons démontrent le contraire.

La communauté d'une grande manifestation ne réconforte pas seulement l'isolé, elle provoque l'union, elle aide à créer un esprit de corps. L'homme qui, en qualité de premier représentant d'une doctrine nouvelle, éprouve de grandes difficultés dans son entreprise ou dans son atelier, ressent le besoin urgent d'un appui qu'il trouve dans la conviction d'être un membre, un militant d'une grande et vaste corporation. L'impression qu'il appartient à cette corporation, il la reçoit pour la première fois dans la grande réunion populaire commune. Quand, venant de son petit atelier, ou de la grande usine où il se sent si petit, il pénètre pour la première fois dans une grande réunion populaire, quand il se voit entouré par des milliers d'hommes qui ont la même foi ; ou quand, s'il s'agit de quelqu'un qui se cherche encore, il se sent entraîné par l'action puissante de la suggestion collective et de l'enthousiasme de trois à quatre mille hommes ; quand le succès visible et des milliers d'approbations lui confirment le

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bien-fondé de la nouvelle doctrine et, pour la première fois, éveillent en lui des doutes sur la vérité de ses anciennes conceptions, alors, il tombe sous cette influence miraculeuse que nous appelons la suggestion de la masse. La volonté, les aspirations, mais aussi la force de milliers d'hommes s'accumulent dans chacun d'eux. L'homme qui pénètre dans une telle réunion encore hésitant et indécis, la quitte tout réconforté : il est devenu le membre d'une communauté.

Le mouvement national-socialiste ne doit jamais oublier cela ; et surtout il ne doit pas tomber sous l'influence de ces bourgeois vaniteux qui croient tout savoir mais qui néanmoins ont perdu un grand Etat, et leur propre existence avec la domination de leur classe. Oui, ils sont vraiment intelligents, ils savent tout, ils comprennent tout ; seulement, ils n'ont pas su une chose : éviter que le peuple allemand tombe dans les bras du marxisme. Sur ce point, ils se sont montrés impuissants de la façon la plus misérable et la plus piteuse, et la haute opinion qu'ils ont encore d'eux-mêmes n'est que l'expression de leur vanité, or, celle-ci et la sottise sont, à en croire le proverbe, le fruit du même arbre. Si ces gens accordent aujourd'hui peu d'importance à la parole, ils ne le font que pour s'être rendu compte, Dieu merci 1 à quel point leurs élucubrations personnelles sont demeurées impuissantes.